L’expo Ces résistants oubliés réalisée par le Grain (Groupe de réflexions et d’actions interculturelles) en partenariat avec la MJC (Maison des jeunes et de la culture), a été labellisé nationalement au titre du 80e  anniversaire de la Libération. Retour sur la genèse de ce travail avec Brahim Zennaf, président de l’association.

D’où est venue l’idée de ce travail ?

« En 2006, nous avions réalisé un documentaire, Mémoires de soldats oubliés , qui rend hommage à quelque 450 000 hommes venus essentiellement de l’empire colonial français pour libérer la France. C’est aussi grâce à cette armée venue d’Afrique, qui a débarqué en Provence, que de Gaulle a pu installer la France à la table des vainqueurs en 1945. Il était important pour nous de rappeler cette mémoire. Le documentaire a reçu le prix du public au festival du cinéma méditerranéen de Lunel et diffusé à la télévision. »

« Malika Djendi, engagée dans la Résistance à 19 ans »

Une exposition s’est rapidement imposée…

« Oui, je l’ai réalisée en collaboration avec Kamel Mouellef auteur de la bande dessinée Résistants oubliés. Une exposition de portraits de ces gens venus d’ailleurs ayant rejoint la Résistance intérieure et la France libre nous est apparue nécessaire pour faire connaître cet épisode. Beaucoup d’entre eux sont morts au combat ou ont été déportés dans les camps de concentration sans jamais revenir. Notre expo rend également hommage à ces femmes résistantes souvent oubliées elles aussi, et à ces antifascistes allemands qui ont été les premiers à combattre le nazisme. Nous voulions aussi rendre hommage à nos pères arrivés d’Afrique du Nord, en France au début des années 1930 et qui ont été mobilisés lorsque la guerre a éclaté. »

C’est une exposition pour la Mémoire…

« Que le silence ait été fait sur ces résistants venus de l’étranger nous a posé question. Beaucoup de ces personnes ont payé le prix du sang comme Malika Djendi, engagée dans la Résistance à 19 ans. Après quelques mois d’activité clandestine, elle a été arrêtée par la Gestapo, torturée et déportée à Ravensbrück où elle a été fusillée avec d’autres. Avec Kamel, nous intervenons dans les établissements scolaires pour transmettre cette mémoire en rappelant la profondeur de notre histoire qui fonde la diversité de notre histoire collective et nationale. »

Que représente cette labellisation ?

« C’est une reconnaissance officielle de notre travail qui rend hommage à tous ces résistants oubliés qui ont fait don de leur vie au nom de la liberté. L’exposition a été présentée au public à Lyon à l’occasion de la commémoration officielle du 8 mai 1945, elle sera à la mairie centrale de Lyon en août, à Marseille à la rentrée et à Grenoble à la fin de l’année. D’autres villes nous ont sollicités pour la recevoir. »

Crédit photo : Brahim Zennaf est à l’origine de cette exposition sur les résistants oubliés.  Photo Françoise Liogier

Source : Saint-Chamond. Une exposition pour la « mémoire des résistants oubliés » (leprogres.fr)