Tous deux amputés, Christine et Volker se sont rencontrés en 2019. Photo fournie par Christine Futrzynski

Voilà deux histoires de vie hors du commun. Celles de Christine, qui habite la Vallée du Gier, et de l’Allemand Volker, qui ont tous deux subi une amputation transtibiale. Ils se sont rencontrés en 2019 et souhaitent livrer un message d’optimisme.

C’est en Allemagne que la vie de Volker vole en éclats en 2014. Ce sportif amateur a pour objectif de participer à son premier marathon. Lors d’un entraînement, quinze jours avant la compétition, un chien lui mord la main alors qu’il est en train de courir. Une petite blessure qu’il soigne et désinfecte.

Mais trois jours plus tard, il est atteint d’une forte fièvre : « Lorsque je suis arrivé à l’hôpital, mes pieds, mes mains, mon nez, ma langue et mes doigts étaient devenus noirs. Les organes internes étaient en train de lâcher », explique Volker. Antibiotiques et traitement ont commencé jusqu’à ce que les médecins fassent le lien avec la morsure : « Ils m’ont expliqué que la salive de l’animal avait infecté mon sang et les tissus se sont nécrosés, un cas très rare. Les médecins ont vascularisé tout ce qui pouvait l’être, mais n’ont pu sauver mes jambes », se souvient Volker.

L’histoire de Christine Futrzynski débute en février 2018. Alors atteinte d’une forte dépression, elle part s’isoler sur les hauteurs du Pilat pour y ingurgiter un cocktail de médicaments : « Je suis arrivée en fin d’après-midi, le paysage était blanc, froid, sublime, mais le noir était dans ma tête. Le thermomètre devait afficher -15°C », témoigne-t-elle.

C’est après trois jours passés à près de -20°C que des randonneurs, qui s’étaient égarés, la trouvent à moitié morte et appellent les secours.

Après une semaine en réanimation, elle est transférée à l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon, au service des grands brûlés, pour tenter de soigner les graves gelures et les tissus nécrosés par la perte de circulation sanguine due au gel. Elle sera finalement amputée des doigts puis des jambes.

De leurs deux histoires personnelles est née une rencontre par le biais du handisport : « Volker m’a trouvée à travers les réseaux sociaux ! Notre objectif aujourd’hui est de passer le message qu’on peut continuer à bien vivre malgré les amputations », termine Christine.

Christine a évolué en équipe de France de volley assis

Ancienne volleyeuse amateur, Christine a choisi de se remettre à ce sport par le biais du volley assis, discipline paralympique, qui se joue sur un terrain plus petit avec un filet plus bas qu’au volley-ball.

Les joueurs sont assis à même le sol et se déplacent en glissant avec l’aide de leurs membres. Contacté par l’entraîneur de l’équipe de France de volley assis, Christine a évolué quelques années en équipe nationale en faisant partie des pionnières de l’équipe de France de volley assis.

« J’avais effectué mon premier stage avec l’équipe en août 2019. Il a fallu réapprendre à faire des passes sans mes doigts, à rester au sol tout en bougeant le reste du corps. Aujourd’hui, je ne peux plus le pratiquer à ce niveau mais je continue à m’entraîner avec Volker », explique Christine, qui avoue que le sport l’a aidée et motivée à avancer dans la vie.

C’est d’ailleurs ce genre de discours qu’elle tient lorsqu’elle part à la rencontre de jeunes handicapés. Et comme tout le monde peut pratiquer le volley assis, Christine et Volker proposeront à partir d’octobre des cours de volley assis le lundi de 17 à 18 heures à la MJC de Saint-Chamond : « L’idée est de partager des moments de sport entre valides et non-valides », souligne Christine.

Renseignements pour l’activité volley assis à la MJC au 04 77 31 71 15.

Source : https://c.leprogres.fr/societe/2023/09/19/ils-se-sont-rencontres-grace-au-handisport-la-vie-ne-s-arrete-pas-apres-une-amputation

Photo fournie par Christine Futrzynski