Photo d’illustration TeeFarm-Pixabay

Cinq planètes du système solaire sur un plateau, les pluies d’étoiles filantes qui culminent en août, mais aussi des invités un peu particuliers : voici un panorama sélectif de ce qui fera l’attraction de la voûte céleste au cours des deux mois à venir.

Avis aux couche-tard, aux lève-tôt, aux insomniaques et bien sûr avant tout aux simples curieux : il est temps de lever les yeux au ciel. Même si les nuits sont courtes, elles sont généralement douces et les mois de juillet et août sont propices à l’observation des astres, y compris à l’œil nu. Dans l’idéal, il est bien sûr préférable de scruter la voûte céleste en dehors des villes et loin de tout éclairage public. « Et si possible un peu en altitude pour éviter les nuages de brume » ajoute Jean-Claude Alléhaux, secrétaire de l’association astronomique de l’Ain. « Dans la région, le Haut-Bugey ou la Dombes, les monts du Lyonnais ou le Pilat conviennent très bien ». 

Comme chaque été tout d’abord, certaines constellations seront logiquement fidèles au rendez-vous. « Si certaines comme la Grande Ourse restent tout le temps observable, au fil de l’année, les constellations visibles varient suivant les saisons », rappelle Jean-Claude Alléhaux. « Quand on se tourne vers le sud, on peut observer les constellations du zodiaque comme le scorpion, le sagittaire, le cygne ou l’aigle, typique de l’été. Elles sont visibles à l’œil nu mais reconnaissables avec un guide. J’en conseille un très bien pour les gens qui veulent découvrir un peu le ciel : « Le ciel à l’œil nu » de Guillaume Cannat, qui parait tous les ans et donne jour par jour ce qu’il y a à observer, ainsi que son blog. Il y a aussi des applications comme Stellarium qui permettent de pointer un smartphone vers le ciel et d’identifier les constellations ». 

 Cinq planètes sur un plateau

Plus facilement repérables que les constellations pour les novices, les planètes de notre système solaire répondront aussi à l’appel de la nuit cet été. « On verra toute la nuit Jupiter et Saturne, Mars ne se lèvera qu’au milieu de la nuit (1 à  2 h du matin) et Venus le matin. Surtout du 14 au 24 juillet, si on regarde le ciel 1 heure avant le lever du soleil, on pourra voir 5 planètes dans le ciel : Mercure, Venus, Mars, Jupiter et Saturne »  indique Jean-Claude Alléhaux qui donne quelques conseils pour apprendre à les repérer dans le ciel.

« Mars est assez caractéristique car c’est comme une grosse étoile qui a un aspect un peu oranger-rougeâtre. Quant à Jupiter c’est un point très brillant et qui ne scintille pas, qui sera cette année relativement bas sur l’horizon, on va la voir se lever au sud-est, culminer au sud et se coucher au sud-ouest. On peut aussi observer Jupiter avec une paire de jumelles d’un grossissement de 10 et arriver à voir ses satellites ». 

L’application Stellarium donne une mine d’information sur l’état du ciel. Une version gratuite existe. Capture d’écran Stellarium

Star-system 

Après ce tour d’horizon des planètes, notre astronome amateur ne peut pas faire l’impasse sur les stars de l’été, les pluies d’étoiles filantes des Perséïdes dont le point culminant tourne autour de la Saint-Laurent, le 10 août. « Dans certaines régions on appelle cela les larmes de Saint-Laurent, c’est un phénomène qui se produit périodiquement quand la Terre traverse le sillage d’une comète. Les petites particules de poussières rentrent dans l’atmosphère, s’échauffent et cela produit ce phénomène lumineux. Suivant l’endroit du sillage qui est traversé, la pluie est plus ou moins intense. Cette année avec la présence de la Lune, les circonstances d’observation ne seront pas les meilleures ».

Autre empêcheur d’observer en rond, le Covid-19 pourrait lui perturber cette années les traditionnelles nuits des étoiles filantes organisées notamment par les clubs d’astronomie en lien avec l’association française d’astronomie. L’événement est pour l’heure programmé du 7 au 9 août mais le public devra consulter sur le site de l’AFA, les manifestations qui ont réellement lieu cette année ainsi que les conditions d’accès. 

Les pluies d’étoiles filantes des Perséïdes devraient battre leur plein dans la nuit du 12 au 13 août cet été. Photo d’illustration Adege-Pixabay

Drôles de cortèges 

Pour clore ce panorama estival, Jean-Claude Alléhaux mentionne des invités un peu spéciaux à scruter dans le ciel. « Le passage de la station spatiale internationale est assez spectaculaire, elle traverse le ciel comme un gros point lumineux. Des passages le soir sont prévus entre le 16 juillet et le 2 août et il existe un site internet, Heavens Above, qui détaille les horaires précis de passage avec une carte du ciel. Ce site répertorie aussi les prévisions de lancement des satellites Starlink lancé par Space X, ils se déplacent en troupeau en quelque sorte, c’est assez impressionnant quand il en passe 50 d’un coup. Même si nous en tant qu’astronome, on n’aime pas trop car cela nous gêne quand on fait des photos du ciel, c’est assez spectaculaire ». 

Pour bien préparer sa séance d’observation

Jean-Claude Alléhaux, secrétaire de l’association astronomique de l’Ain, énonce quelques principes de bon sens mais toujours utiles avant de river les yeux au ciel. « Il faut dans la mesure du possible se mettre dans un endroit à l’abri des lumières et il est préférable d’éviter d’observer au voisinage de la Pleine Lune : c’est très beau mais quand elle est pleine, la Lune envoie tellement de lumière qu’on ne voit rien autour, surtout si l’atmosphère est un petit peu voilée. Il faut ensuite éviter de manipuler des lumières vives. Quand on se met dans le noir, il faut à peu près 15 minutes pour que les yeux s’habituent à l’obscurité, si à ce moment-là vous allumez une lampe de poche ou votre smartphone, cela va vous éblouir et il faudra attendre de nouveau 10 ou 15 minutes pour se réhabituer. On peut utiliser des lampes frontales qui proposent soit un éclairage blanc soit un éclairage rouge qui permet de voir quelque chose sans s’éblouir. Enfin même si c’est au mois d’août et qu’il a fait très chaud pendant la journée, la nuit il faut prévoir un vêtement : si vous avez eu 35 degrés dans la journée et 20 degrés la nuit, vous allez avoir froid ».

Source : https://c.leprogres.fr/science-et-technologie/2020/06/27/les-rendez-vous-a-ne-pas-manquer-cet-ete-dans-le-ciel-de-la-region